Neptune: la planète des vents

"M. Le Verrier nous a trouvé une planète du bout de sa plume" annonça un jour l'astronome François Arago, évoquant les travaux d'un jeune mathématicien qui venait de calculer la position de Neptune et allait le remplacer, après sa mort, à la direction de l'Observatoire de Paris.

A l'origine de cette découverte, les incohérences de la trajectoire d'Uranus qui ne collait pas avec les tables de modélisation établies par les astronomes. Manifestement un objet massif, de type planétaire, perturbait son orbite. Deux mathématiciens, le Français Urbain Le Verrier et l'Anglais John Couch Adams, se lancèrent dans d'interminables calculs qui s'appuyaient sur la mécanique newtonienne et parvinrent, à quelques jours d'intervalle, à la même conclusion,. Une huitième planète tournait autour du Soleil, au-delà de l'orbite d'Uranus, à 4,5 milliards de km de la Terre.

Adams se heurta à l'astronome George Biddell Airy, de l'Observatoire Royal de Greenwich, qui refusa d'effectuer des recherches. Urbain Le Verrier su utiliser ses relations avec l'astronome allemand Johann Gottfried Galle, qui utilisait à l'Observatoire de Berlin un télescope équipé d'un puissant réflecteur. Après quelques recherches infructueuses, Galle découvrit effectivement un nouvel astre à un degré de la position indiqués par Le Verrier. C'était le 23 septembre 1846. Depuis, la connaissance de Neptune n'a pas beaucoup progressé.

Une sonde, Voyager 2, s'est pourtant approchée à moins de 5 000 de cette boule toute bleue, le 25 août 1989. Mais si vite et en si peu de temps que les images prises avec difficulté en raison de l'absence de luminosité et les mesures recueillies soulèvent davantage de questions qu'elles n'en résolvent. Apparemment Neptune ressemble beaucoup à Uranus. Même taille, même composition en hydrogène et en hélium avec, dans la haute atmosphère, une forte concentration de méthane qui lui vaut cette jolie couleur azur. Tout comme Uranus et les autres planètes gazeuses, Neptune possède des anneaux (très minces) et est accompagnée dans sa lente course autour du Soleil (165 ans) par un cortège de petits satellites. Au nombre de onze, six sont réguiers, cinq irréguliers. Parmi eux, Triton, qui semble encore actif puisque des geyser de neige d'azote ont été photographiés par Voyager 2.

L'un des nombreux mystères de Neptune, qui affiche un - 220° a sa surface les beaux jours d'été, réside dans sa chaleur interne et l'énergie qu'elle dégage. Elle émet pratiquement trois fois plus d'énergie qu'elle n'en reçoit du très lointain Soleil. Cette caractéristique engendre des tempêtes et des vents violents aux côtés desquels les jet-streams terrestres sont d'aimables bises. Des pointes de 1800 km/h ont en effet été enregistrés.

Si aucune mission n'est programmée pour rendre une nouvelle visite à Neptune, le télescope spatial Hubble l'observe depuis son orbite terrestre. Il a notamment suivi en 1994 la disparition d'un ouragan, discernable sous la forme d'une grande tache sombre et l'apparition, quelque temps plus tard, d'une autre tornade.

Mission passée :

Voyager 2 a survolé Neptune le 24 août 1989, à 5 000 km de distance, avant de s'enfoncer dans l'espace.

Projet :

La sonde Neptune Orbiter, lancée en 2008, aurait pour mission d'étudier l'atmosphère de Neptune, ses anneaux ainsi que les satellites Triton, Larissa, Proteus et Nereid.