Jupiter: la planète géante

Jupiter est une immense boule de gaz dont nous n'apercevons, depuis la Terre, que les nuages et les ouragans. Des siècles durant, ceux-ci se croisent et s'entrechoquent, fusionnent et se séparent. Une sonde a traversé ses invraisemblables turbulences qui s'étendent sur 100 km d'épaisseur. L'intérieur de la planète n'est guère plus accueillant. Au fur et à mesure que l'on s'enfonce vers le centre, l'hydrogène qui la compose à 86 % se liquéfie sous l'effet de pression et devient métallique.

La composition chimique de Jupiter ressemble beaucoup à celle du Soleil. Et la planète géante est encore suffisamment chaude pour émettre davantage d'énergie qu'elle n'en reçoit. Si elle avait été assez massive pour déclencher, en son sein, des réactions de fusion nucléaire, elle brillerait dans notre ciel, à côté du Soleil.

Etoile ratée, Jupiter tourne sur elle-même en 9 heures et met pratiquement 12 ans pour faire le tour du Soleil. Elle est accompagnée d'un cortège de 17 lunes. Treize d'entre elles ne sont que des astéroïdes capturés par le puissance champ gravitationnel de Jupiter. Quatre autres ces lunes, observées par Galilée dès 1610, offrent un magnifique champ d'investigation. Io est en perpétuelle éruption et dégorge en moyenne 10 000 tonnes de lave par seconde et par volcan ; Europe dissimule sous une carapace de glace, un océan interne d'eau salée ; Ganymède, la plus grosse lune du système solaire, engendre un champ magnétique ; Callisto, corps glacé constellé de cratères, recèlerait, elle aussi une mer intérieure.

Mission en cours

Galileo :
Lancée en 1989 par la navette Atlantis, Galileo a effectué un voyage compliqué de six ans pour bénéficier de l'assistance gravitationnelle de Vénus et de la Terre. Après avoir survolé de près et photographié pour la première fois deux astéroïdes (Gaspra et Ida), la sonde américaine est arrivée aux environs de Jupiter en juillet 1995. Elle a alors largué dans l'atmosphère de la planète géante un module scientifique qui a plongé à la vitesse de 47,4 km par seconde au coeur de la planète géante analysant la pression, la température, les nuages et la composition physico-chimique. Le module principal a continué ensuite à orbiter autour de Jupiter et de ses principaux satellites. Bien que la principale antenne de communication n'ait jamais pu être déployée, Galileo a réussi à transmettre à la Terre un nombre considérable d'informations sur le système jovien.

La mission de Galileo qui devait s'achever en décembre 1999 par un plongeon suicide sur Io a été prolongée une première fois avec le programme "Milliennium mission" jusqu'en avril 2001, puis une seconde fois jusqu'en 2003. Galileo a privilégié alors l'étude des quatre principaux satellites de Jupiter. Au cours de ses 34 rotations autour de Jupiter, Galileo a survolé Io 7 fois (dont une fois de concert avec la sonde Cassini-Huygens en route vers Saturne), et est passé 27 fois à proximité d'Europe, de Ganymède et de Callisto , multipliant les découvertes.

Galileo, qui a reçu trois fois plus de radiations que prévu (avec des équipements conçus dans les années soixante-dix, peu résistants) est aujourd'hui à bout de souffle et commence à manquer de carburant. La sonde a survolé de près une toute petite lune de Jupiter, Amalthée le 5 novembre 2002. Placée sur une trajectoire balistique, elle se rapproche maintenant de Jupiter et se désintégrera dans son atmosphère en septembre 2003.